En ces heures sombres où l’on exige de chacun de prendre position, où la raison semble se déchirer entre des frontières invisibles, on nous somme de choisir un camp. Israël ou Palestine. On nous rappelle que nos opinions doivent avoir un drapeau, que notre humanité doit être cloisonnée dans des lignes tracées par l’histoire, par la haine, par des conflits qui nous dépassent.
Et pourtant il faut choisir.
On nous dit que le silence est une trahison, que l’indifférence est une lâcheté. Que pour être justes, nous devons pointer un coupable, désigner une victime. Il faut faire un choix, disent-ils, car l’injustice ne tolère pas la neutralité. Les bombes tombent, les enfants pleurent, les morts s’entassent. Le monde se regarde en miroir, chacun cherche la faille chez l’autre.
Et pourtant il faut choisir.
Mais qui osera dire que ce choix ne peut effacer la douleur humaine ? Que derrière chaque discours politique, chaque proclamation de justice, ce sont des vies qui s’éteignent, sans couleur, sans drapeau, sans pays. Il est facile de choisir un côté lorsque l’on observe de loin, lorsque la guerre ne détruit pas nos rues, nos familles, notre avenir. Le véritable choix, le seul, est celui de l’humanité contre l’inhumain. De la vie contre la mort.
Et pourtant, nous restons là, assis devant nos écrans, à contempler la destruction comme un spectacle, à ériger des opinions comme des murs, alors que la seule chose qui mérite d’être défendue est la vie elle-même, qu’elle soit israélienne ou palestinienne.
Et pourtant il faut choisir, mais en vérité, il n’y a qu’un seul choix : refuser de prendre parti dans cette violence insensée et se tenir du côté de la paix, du côté des vivants, du côté de ceux qui, d’un camp ou de l’autre, souffrent et meurent.
Et pourtant, il faut choisir. Mais si choisir un camp revient à justifier la mort de l’autre, alors je ne choisis pas. Je choisis l’humain.
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