Voeux pour une année d’Union

Chaque année revient le terrible exercice des vœux. Terrible car les envies de se distinguer sont fortes mais cela revient à faire tous, plus ou moins, la même chose. Que ce soit en image, en texte ou en vidéo ne change rien.

Ce qui compte dans ce rituel finalement n’est pas la forme mais pour qui et pourquoi nous le faisons. Pour ce texte, le pour qui est assez facile à déterminer, je souhaite juste m’adresser à ceux qui souhaitent prendre le temps de me lire. Ceux qui, en accords ou opposé à mes idées, veulent prendre le temps de suivre et de poser une réflexion. Le pourquoi, est le cœur même de ce qui fait pour moi les vœux de la nouvelle année. Il s’agit, comme Janus, de regarder ce qui a été et ce qui sera pour se poser dans ce qui est ici et maintenant.

L’année qui vient de s’écouler a été riche en événements dont nous pouvons retenir la leçon. Que ce soit sur le front de l’épidémie ou de la situation internationale.

Après un début timide, la campagne de vaccination de la population française a pris une ampleur inédite. Je n’ai pas souvenir d’une vaccination aussi massive pour notre pays. 52 millions de personnes ont eu une injection vaccinale.

Même si le vaccin s’est avéré efficace pour nous permettre de faire face, nous en avons aussi découvert les limites. La vaccination seule n’est pas la porte de sortie espérée. Il est maintenant plus ou moins admis qu’il nous faudra de la constance et de la patience.

Cette pandémie nous aura appris de manière brutale et aiguë une leçon essentielle pour une société. Nos actes, nos abstentions, nos manquements n’ont pas que des effets individuels : nous contribuons chacun à notre niveau à l’état de la société. Car contrairement aux déclarations fracassantes des néo-conservateurs des années 80, la société existe. Et face aux menaces existentielles, elle seule est capable de coordonner une réponse efficace.

Cette leçon, chèrement payée, nous fait ainsi comprendre tout le coût de la désunion et de la folie de songer à ses querelles.

Au niveau international, il est impossible de parler de tout. Il ne me semble utile que de parler de la place de notre continent dans le monde et de notre pays au sein de ce continent.

L’illusion d’un changement radical de positionnement des États-Unis n’a pas été longe à se dissiper. Si le style du président s’est largement amélioré. La politique internationale américaine n’a pas beaucoup varié ni dans ses objectifs ni dans ses méthodes.

Sans remonter à Théodore Roosevelt, persuadé que l’avenir de son pays se jouait autour du Pacifique, il est notable que la théorie du pivot date du président Obama. Cette théorie visait à réorienter les efforts des États-Unis pour contrer l’ascension de la Chine. En tant que vice-président lors de ce mandat, il est difficile au président Biden de laisser croire que le partenariat AUCUS signé au détriment de la France est un accident. Ce qui a changé entre M. Trump et M. Biden c’est que la présentation des actes est plus policée.

Si le discours vis-à-vis de la Russie s’est musclé, les actes se font attendre. La vérité est que la Russie n’est pas une menace pour les États-Unis. Sa tendance à la brutalité et son sens de l’opportunité ne sont une menace que pour l’Europe et sa stabilité. Et cela les Américains n’en ont cure. Apaiser, voire endormir les Européens, sont les seuls objectifs de la politique américaine.

Dans un monde où la Chine, les États-Unis et l’Inde, se jaugent en permanence, le retour d’une Europe ne plaît à personne. La Russie de Vladimir Vladimirovitch Poutine est l’idiot utile qui maintient tétanisée la vieille Europe.

La France, toujours habitée par le fantôme du rêve gaullien, essaye tant bien que mal de sortir l’Europe de son rêve d’un monde apaisé par le doux commerce. Il n’y a entre les États que des rapports de force. Et le recours à la force brutale est une option que l’éloignement relatif de la menace nucléaire rends plus simple d’usage.

Cela ne veut pas dire que l’économie n’est pas d’importance. Cela veut juste dire que l’économie n’est pas une fin mais un moyen. Et ce qu’il nous faut maintenant c’est déterminer au niveau européen ce qui est l’objectif de ce moyen.

Ces leçons vont prendre un relief particulier dans l’année à venir. Les Français vont en effet choisir un président et, selon toute probabilité, lui donner une majorité pour lui permettre de mener à bien sa politique.

Qui sera choisi et quelle sera sa majorité, bien malin qui saura le dire aujourd’hui.

Pour ma part, je n’ai pas changé d’engagement depuis 2017 et le choix qu’a fait le Modem de suivre le président Emmanuel Macron. S’il se décide à se lancer pour cinq ans de plus, je le suivrai sans hésiter.

Tout n’a pas été parfait en cinq ans. Personne ne pourra reprocher au président et à sa majorité de ne pas avoir agi. C’est ce que demandait les Français, voir enfin un gouvernement qui agit. Ils l’ont eu et parfois ils n’en ont pas été satisfait. C’est la loi du genre.

Ce que fera le président et ce qu’il voudra mettre en avant lui appartiennent. Il le dira en temps utile. Pour ma part, si ma voix a une importance, je pense que notre pays a été rudement éprouvé par des divisions et des querelles vides de sens. Le désaccord est normal et sain en politique. Il ne peut toutefois pas se porter sur tout et n’importe quoi.

Un opposant s’oppose, selon le mot fameux de François Mitterrand. Faut-il pour autant qu’il prétende que le soleil luit sous l’averse au prétexte que le gouvernement propose des parapluies ? c’est à peine imagé ce que beaucoup ont prétendus faire ces derniers temps.

Il nous faut retrouver une unité qu’i n’est pas une uniformité. C’est-à-dire être capable de coller aux faits avant de chercher une faille chez un adversaire. Il nous faut retrouver le sens de notre responsabilité individuelle par rapports aux autres, à la société, mais aussi à notre pays.

Prétendre défendre un pays en attaquant ad hominem les élus, ce n’est pas le grandir ; C’est le pousser vers la désagrégation. Vouloir mettre au pinacle tel ou tel au seul motif que cela permet de prétendre détendre une vérité cachée, ce n’est pas défendre le pluralisme, c’est flatter son ego.

Alors cette année, j’aimerai que nous œuvrions tous pour cette unité qui permet un désaccord productif. Un désaccord est une bonne chose quand il permet de débattre et de corriger. C’est cette pratique quotidienne qui me permet d’avancer. Je me permets de croire qu’il en serait de même pour tous.

C’est sur cet espoir que je vous présente à tous, ainsi qu’à vos proches, mes meilleurs vœux. Que cette année vous rapproche et vous surprenne. Car l’avenir est peut-être imprévisible mais nous savons maintenant qu’unis, rassemblé, nous pouvons toujours faire face.

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  1. L’Atoll politique français – Olivier Anthore

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