Le choix d’une vie

Denise est morte du Covid.

Peut-être aurait-on pu éviter cela. Sans doute, sans cette maladie, elle aurait vécu encore de beaux jours, de belles fêtes avec ses enfants et ses petits-enfants.

Denise est morte mais, en mourant, elle a offert à l’équipe soignante une de ces rares leçons qui transforme une vie. Une de ces leçons qui nous apprends tout le prix d’une vie et tout le sens de l’acte de soin.Car Denise a refusé la réanimation. Pas par peur, pas par refus de faire confiance aux soignants, bien au contraire. Elle a refusé car elle estimait que ça n’avait pas de sens. Occuper la dernière place libre ne lui paraissait pas une bonne option. Et, de fait, c’est un malade de la méningite qui a pu être sauvé en occupant cette dernière place.

Je vous invite à lire ce témoignage émouvant de l’équipe soignante qui l’a prise en charge. Je vous invite aussi à réfléchir dans vos actes quotidiens.

Vous avez le droit d’être en colère contre la situation. Et, notre démocratie le permet, vous pouvez le dire avec force et vigueur. Vous avez le droit de ne pas aimer ces temps durs et injustes. Vous pouvez légitimement vous inquiétez des conséquences psychologiques et économiques de cette situation.

Mais au plus dur de l’épreuve, il y a un temps où il faut se ressaisir et se tourner vers l’essentiel. En se contraignant, en se limitant, en pensant d’abords à la communauté avant soi, on peut trouver un moyen d’éviter qu’une dame, une grande dame, se laisse mourir pour que d’autres vivent.

Et face à un discours qui fait passer les soignants pour des docteurs Frankenstein, éviter aussi que les soignants se trouvent devant ces choix terribles. Même s’ils font et feront tout pour accompagner ces fins inéluctables avec l’humanité qui est le cœur de leur métier. Si nous faisons ces efforts pendant cette période finalement courte, nous pouvons nous donner le temps suffisant pour reprendre la situation en main. Et, enfin, finir de nous protéger avec un vaccin.

C’est à nous, autant qu’aux soignants et aux chercheurs, d’agir. C’est à nous, autant qu’au gouvernement, de décider ce que nous devons faire.

« Vous ne vouliez pas occuper cette dernière place en réanimation… » : l’hommage ému de soignants à Denise, une patiente âgée morte du Covid-19

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