Jeudi 15 février j’étais présent à la manifestation organisée par le personnel hospitalier du CHU Henri Mondor pour protester contre l’incompréhensible fermeture du service de chirurgie cardiaque.
Cette fermeture est d’autant plus incompréhensible de Claude Evin le 19 janvier dernier, lors d’une réunion à huis clos, avait rassuré tout le monde en promettant la création d’une structure commune avec la Pitié Salpêtrière. L’Autorité Régionale de Santé obtenait ainsi la réduction des coûts et Henri Mondor le maintient d’une activité essentielle.
Cependant, sept jours plus tard, par courrier l’A.R.S. faisait savoir qu’aucune autorisation d’opérer ne serait donnée à Henri Mondor. En clair, cela revient à arrêter les activités de chirurgie cardiaque à Henri Mondor. Avec un cynisme consommé, l’A.R.S. illustrait le vieil adage que les paroles s’envolent et que seuls les écrits restent.
Un élu socialiste me confiait, désabusé, lors de la manifestation « Tu sais, je le connais le Claude (Evin N.D.R.), il a dit exactement ce qu’il fallait pour sortir de la salle sans encombres ».
Le professeur Emmanuel Teiger, responsable du service cardiologie, lui énonçait les conséquences de cette fermeture.
En effet, en faisant rentrer dans Paris ce service, c’est 10 kilomètre rajouté à des patients venant de Seine et Marne ou de l’Est du Val de Marne. Il indiquait aussi que les conséquences sur les opérations urgentes pour ces patients ne sont pas évaluables. Quand on sait que l’année dernière 597 patients ont été soignés dans ce service pour un bassin de population de 1,5 millions d’habitants, il est légitime de se demander ce que cela entraînera dans l’avenir.
Plus grave, l’hôpital Henri Mondor est un pôle important pour soigner les poly-traumatisés. En lui enlevant la chirurgie cardiaque, cet hôpital se trouvera donc dans l’incapacité de traiter les traumas nécessitant une intervention cardiaque. On serait tenté de croire que cette fermeture annonce la fin du traitement de ces malades à Mondor.
A ceci s’ajoute que cet hôpital est aussi un Centre Hospitalier Universitaire (C.H.U.) et que près de 80% des chirurgiens cardiaques français passent par ce service au cours de leur formation. C’est dire le niveau d’excellence de ce service reconnu au niveau européen.
Si l’on sort du périmètre hospitalier, il est légitime de se demander ce que veut dire cette fermeture au niveau de l’aménagement du territoire et du grand Paris. En effet, quel que soit le trajet finalement retenu, il y aura au moins deux gares construites à moins de 500 mètres de cet hôpital.
Cela veut dire une augmentation considérable de la population et, donc, des besoins d’opérations.
A moins de considérer que, comme les casernes, les hôpitaux ne participent pas de l’aménagement du territoire.
J’appelle donc, avec les élus Modem de Créteil, à ce que l’A.R.S. réétudie sa décision. Il faut préserver l’intérêt des patients et prendre en considération l’évolution démographique de notre département.
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