Mme. Taubira a donc officialisé sa candidature à l’élection présidentielle. Sa réflexion à la conclusion décidée d’avance aboutit donc à contribuer à accentuer le morcellement de la gauche la rendant encore moins crédible et audible. La droite républicaine se porte à peine mieux obligée de sortir de la cave les vieux artifices pour faire parler d’elle.
Tout se passe comme si le séisme de 2017 n’avait pas fini de secouer le paysage politique français. Les épisodes des gilets jaunes et surtout de la pandémie avaient mis en sommeil l’éclatement du puzzle. Ce début de campagne le remet en évidence. Mais pourquoi ? Qu’est ce qui explique ce bal des egos qui laisse perplexe et nauséeux les Français ?
Il y a des explications immédiates liées à des situations particulières. Que ce soit à droite ou à gauche, il n’existe aucune personnalité capable de rassembler de manière crédible.
Mme Pécresse, qui est clairement une libérale de centre droit. Mais, sans le trésor de guerre de LR, elle ne pouvait tout simplement pas mener campagne pour une présidentielle. Elle a donc été obligée, ainsi que M. Bertrand, de revenir tête basse se soumettre au vote des militants LR. Divine surprise, Mme. Pécresse a gagné. Même si certains s’interrogent sur sa victoire du premier tour. Le deuxième tour, lui, a été net et sans bavure. Las, pour rassembler tout le monde, Mme. Pécresse se trouve contrainte de maintenir en permanence un grand écart entre la ligne Ciotti et ses convictions. Il est douteux que les Français se laissent tenter par quelqu’un qui aura du mal à accorder des partisans qui ne s’entendent que sur une chose : maintenir une structure qui assure l’organisation des campagnes.
La Gauche a toujours eu du mal avec les figures rassembleuses. La Gauche aime les idées mais pas les personnalités. Le malheur veut que la seule idée qui se maintienne de manière crédible à gauche est celle de l’apocalypse écologique. On peut difficilement faire espérer avec cela. Alors se lève des candidats qui espèrent cacher la misère de cet avenir par un verbe plus ou moins fleuri. Le problème est que les discours tournent à vide. Et que les promesses n’attendent même plus le lendemain de l’élection pour ne pas être tenues.
Il n’y a plus de lendemains qui chantent, plus de grand soir avant l’aube de la liberté. Il n’y a plus de grand destin pour dominer le monde non plus. Chacun à son tour nous vends des avantages pour les uns, des vengeances sur les autres et évite de décrire l’avenir.
Je crois que les Français ont besoins de choix clairs. Un choix clair c’est un choix qui nous dit de manière compréhensible vers quoi nous allons. Pour ma part, je n’en fais pas mystère, je crois que la France ne peut se développer et être vraiment elle-même qu’au sein de l’Union Européenne.
Cela ne veut pas dire se soumettre à une volonté bruxelloise. La France n’est pas faite pour la soumission.
Cela veut dire au contraire renforcer notre pays économiquement et politiquement.
Il faut renforcer notre pays économiquement car c’est de cette force que l’on tire le respect des autres pays européens. Si vous en doutez, regardez la considération portée à la parole allemande.
Il faut renforcer notre pays politiquement en travaillant sans relâche à l’union des Français. Je l’ai dit, c’est pour moi clairement l’enjeu de cette présidentielle. Unir notre pays dans un but commun européen, ne pas hésitez, à chaque fois que c’est possible, à nous renforcer de partenariat européen pour nous renforcer, voici l’objectif à court terme.
Mais dans quel but ? Je suis persuadé que c’est le prix de notre indépendance. Notre but, et nous devons en être conscient, est de nous unir dans un monde dans lequel des blocs se reconstituent. Et ces blocs tiennent pour négligeable notre Europe. Pour eux, la crise climatique n’est qu’un détail, les libertés individuelles un problème. Cette conscience aiguë que ni l’un, ni l’autre ne peuvent être négligées n’est portée que par l’Europe.
Il faut que la France s’unisse pour favoriser l’union de l’Europe. S’il est un projet qui a du sens, c’est celui-là.
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