L’ambiance de cette campagne est proprement surréaliste. Il semblerait que la France, comme le signale The Economist, s’enfonce de plus en plus dans le déni de réalité.
Pas moins de trois candidats se sont précipités devant les micros avides pour défendre un permis de moins en moins cher pour arriver au permis gratuit. Un peu comme une compétition de spaghetti le plus long où chaque concurrent tire un peu plus pour gagner un millimètre sur son voisin.
Il n’y a plus qu’à attendre celui qui proposera de payer ceux qui le passent.
Il est cependant à craindre que le spaghetti casse à force de tirer dessus.
Loin de moi l’idée de dénier l’importance d’avoir son permis ! Mais, comme le remarquait plaisamment Jérôme Charré sur Twitter, pour que son permis soit utile il faut que l’économie fonctionne.
Finalement, tout est à l’avenant. Une série de mesures qui s’empilent avec un soi-disant chiffrage basé sur une hypothèse de croissance de 2,5%. Michel Rocard affirmait le 13 février dernier que cette hypothèse était « non plausible » et, surtout, que le pire était à venir.
Ne trouvez vous d’ailleurs pas étrange qu’aucun journaliste ne se soit aventuré à poser la question aux deux grands prometteurs ?
Mais il faut faire rêver ! Mais il faut du spectacle ! Confirmation risible de ce qu’annonçait, déjà, en 1967 Guy Debord. Notre société est devenu un spectacle où seule compte la marchandise.
Pour qu’un programme ait du sens, il faut partir d’un constat de l’état actuel de la société. Le baser sur un état probable n’a pas de sens dans la période d’incertitude que nous vivons. Compter sur la croissance, c’est jouer à la roulette russe sans savoir combien de balles sont dans le barillet.
Notre constat est d’abord l’impossibilité à continuer sans une remise en ordre profonde de nos finances. Une fois que l’hémorragie aura été jugulée, alors nous aurons les marges de manœuvres.
Cela ne veut pas dire qu’il ne faille rien promettre. Cela veut juste dire qu’il s’agit de promettre ce qui est utile et que nous sommes capable de financer effectivement.
Et, surtout, comme le défend François Bayrou, cela implique que l’on retrouve un débat démocratique sain qui laisse de coté l’accessoire pour ne tenir compte que de l’essentiel.
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