Là où les commerces ont le droit à un traitement lié à la surface, les lieux de cultes ont le droit à un os à ronger : 30 personnes par célébration quelle que soit la taille.
Parce qu’il était difficile de ne pas céder. Mais de tellement mauvaise grâce qu’il fallait le faire sentir aux croyants.
Cela n’entache pas la Foi qui reste un phénomène intérieur. C’est juste une tentative de réduire la possibilité de la Religion.
La Religion tire son nom du latin « religere » qui signifie relier. Relier mais comment si, même en respectant scrupuleusement les distances et les protections, on nous interdit d’être ensemble ?
Le culte est un moment de confrontation et de réflexion. Un moment qui est littéralement étranger à cette société pour laquelle les livres, la lecture, le silence et la réflexion sont non essentiels. Ce qui est à la rigueur acceptable est de rester patiemment assis devant un spectacle que l’on consomme. Ce qui est acceptable c’est la consommation brute et nue. Car elle seule est quantifiable et permet de présenter des chiffres qui annoncent de nouveaux dépassements. Et peut importe si nous mourrons autant de cet excès de consommation que de cette maladie qui bouleverse notre société. Car le PIB peut être compté, pas la richesse de sa vie intérieure.
Cela en dit long sur cette hostilité sourde envers les croyants. Ils sont ceux qui s’obstinent à croire que tout ne se compte pas. Ils affirment par l’exemple que ce qui compte ne se comptabilise pas.
Il serait peut être temps que l’État arrête de réfléchir comme au XIXe siècle. L’infâme ce ne sont plus des gens qui se réunissent pour célébrer une transcendance. L’infâme, et nous le savons depuis la deuxième moitié du XXe siècle, est cette banalité qui nie au prochain, quel qu’il soit, sa dignité d’humain et nie sa différence.
Mais là, ils leur faut être moins de trente pour répandre cette infamie.
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