Ce qui est en train de se passer en Biélorussie est important pour l’avenir des régimes démocratiques et de l’Europe.
Parce qu’elle illustre où mène finalement tout pouvoir autoritaire aussi bienveillant qu’il puisse se prétendre, la répression en cours doit nous ouvrir les yeux. Les « pères de la nation » ne sont capables de s’élever à ce titre que lorsqu’ils quittent volontairement le pouvoir. Et, la France en sait quelque chose pour ne reconnaître ce titre qu’à celui qui a été capable de l’abandonner sur une simple désapprobation. M. Loukachenko a indiqué que son modèle n’était pas Charles de Gaulle mais Islam Karimov. Celui-ci n’avait pas hésité à faire ouvrir le feu sur des milliers de personnes à Andijan.
Le témoignage du journaliste Russe sur la brutalité de la répression, mais aussi sur le malaise des forces de sécurité, montre que les ordres sont clairs. Il faut écraser dans le sang toute velléité de révolte. Il n’existe pas de dictateur bienveillant. Pas d’autoritarisme plein d’amour pour son peuple. Il y a des gouvernants qui ne croient qu’en la force et ne peuvent au final que s’imposer par son usage de plus en plus abusif.Voilà qui devrait nous servir de leçon quand de plus en plus de Français semble rêver d’un homme, ou d’une femme, qui imposerait la marche à suivre.
Ce qui se passe au porte de l’Union Européenne est aussi un enseignement pour nous. Car la Grande Russie n’est pas celle de Moscou. C’est une Russie née à Kiev et qui est composée de trois blocs : Ukraine, Biélorussie et Russie.
Ces trois blocs ont dû lutter pendant des siècles contre les appétits de leurs voisins. Ils n’ont pu s’imposer que grâce à une unification imposée par la Rus’ de Moscou. Chacune proche des deux autres mais avec ses particularités, elles ont tout expérimenté. Tout sauf une seule en mille an : la Liberté comme le disait avec un certains désespoir Vassili Grossman.
De bonnes âmes ont voulu nous faire croire que cette liberté n’était pas faite pour des peuples aussi rudes. Il semblerait que depuis quelques années ces peuples rudes commencent à avoir un avis différent. Ingratitude des foules, aspiration des peuples à se choisir ses propres dirigeants, je ne sais faire la différence. Il reste qu’après l’Ukraine, le monde slave de l’Est semble vouloir bouger.
Peut-être que les peuples voisins qui semblent vouloir faire le chemin inverse pourraient s’en inspirer.
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