Il y a dans la mort d’Adam Traoré quelque chose qui me révolte.
Sans pouvoir étayer factuellement les choses, je pense qu’il est mort à la suite d’un enchaînement d’imprudences : gestes mal contrôlés et négligence de soin.
Ce n’est pas acceptable. Il doit y avoir une décision de justice basée sur les faits clairement établis.
La famille Traoré n’est pas très recommandable. Certains de ses membres sont violents voir pour un seul d’entre eux un criminel récidiviste.
Cela ne peut pas justifier que la mort d’Adama Traoré ne soit pas traitée correctement par la justice.
Alors faut-il participer ou non à cette marche ?
Je ne le ferai pas.
Pas par peur d’être récupéré mais parce que je pense que la justice en démocratie ne se règle pas dans la rue.
Si cette marche venait à être prise au sérieux par les juges, j’aurais trop peur qu’une autre marche pour un autre cas aboutisse à la condamnation d’un innocent.
Des gens très proches de moi, pour lesquels j’ai un profond respect ont indiqué qu’ils souhaitaient plus que tout y participer. Leurs raisons sont nobles. Ils veulent manifester leur refus des discriminations et de la violence.
De ce point de vue, je ne peux leur dire que « Fais le. Suis ton instinct. »
Tant qu’ils sont clairs dans leurs slogans qu’ils peuvent dire leur refus de la mort d’un homme parce qu’il a une famille à problème. Que rien ne justifie qu’il soit traité avec plus de rudesse et moins de soin qu’un autre. Tant qu’ils expriment la colère de ceux venus du mauvais quartier, du mauvais département, et qui voient leurs actes jugés avec plus de sévérité, nul ne peut y objecter.
Si c’est pour cela qu’ils veulent marcher et qu’on les laisse le dire en toute liberté, que nul ne les retienne.
Mais je voudrais qu’ils gardent à l’esprit que le vrai combat se situera finalement ailleurs. Ces marches ne sont qu’une petite pierre du grand édifice que nous devons construire ensemble.
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