Le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a permis la libération de plusieurs otages, mais derrière ces gestes qui semblent porteurs d’espoir, il y a une réalité plus complexe. Quatre jeunes soldates israéliennes, capturées en octobre 2023, ont été relâchées par le Hamas dans une mise en scène soigneusement organisée au milieu des ruines de Gaza. Elles sont apparues souriantes, presque triomphantes, mais les récits qu’elles ont partagés ensuite racontent une autre histoire : celle de longs mois de détention marqués par la peur, le manque de nourriture et des conditions de vie indignes.
En échange de ces libérations, Israël a relâché 200 prisonniers palestiniens, parmi lesquels beaucoup avaient été condamnés pour des attaques meurtrières. Cet échange, présenté comme un pas vers une possible désescalade, reste profondément ambigu. Chaque camp y trouve une justification pour renforcer son pouvoir ou justifier ses actions. Mais pour les familles des otages israéliens encore retenus et pour les Palestiniens de Gaza, cette période est surtout marquée par l’angoisse et la douleur.
Les images de joie diffusées lors de la libération ne peuvent pas cacher une vérité plus sombre. Les otages libérés parlent de captivité dans des tunnels, de privations et d’interdictions absurdes. Pendant ce temps, les civils palestiniens continuent de vivre dans des conditions terribles, pris entre les frappes israéliennes et le contrôle implacable du Hamas. Ce sont des vies humaines qui sont sacrifiées, chaque jour, au service d’un conflit qui semble sans issue.
Pendant ce temps, le gouvernement israélien, incapable de prévenir ces événements, montre aujourd’hui une gestion chaotique de cette crise. Avant les attaques d’octobre 2023, les guetteuses, bien qu’en poste sur la base de Nahal Oz, avaient donné l’alerte. Elles avaient signalé des mouvements suspects, des entraînements du Hamas, et même la construction de reproductions des kibboutz ciblés. Pourtant, ces signaux d’alerte ont été ignorés, leurs voix réduites au silence par un système militaire qui peine à écouter ses propres soldats, et encore moins à agir à temps.
Après avoir échoué à empêcher ces attaques, la réponse du gouvernement israélien n’a été qu’escalade et logique guerrière. Plutôt que de réfléchir aux causes profondes du conflit ou de chercher des solutions politiques pour réduire les tensions, il s’est contenté de multiplier les bombardements et les opérations militaires dans la bande de Gaza. Cette incapacité à penser autrement que par des frappes lourdes a été récemment mise en lumière par l’annonce du ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, qui a salué le déblocage par Donald Trump de la livraison de bombes de 2 000 livres. Ces armes, suspendues par l’administration Biden en raison de leur potentiel de destruction massive et des tragédies humaines qu’elles entraînent, sont désormais remises à disposition.
Pour Gideon Saar, cette décision est une « nouvelle démonstration des qualités de dirigeant » de Donald Trump. Mais qu’est-ce que cela révèle vraiment ? Que la stratégie du gouvernement israélien, loin de chercher à protéger les vies humaines – qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes –, repose toujours sur une vision exclusivement militaire du conflit. L’idée que « la région est plus sûre quand Israël a ce dont il a besoin pour se défendre » illustre cette logique d’autosuffisance armée, au mépris des avertissements internationaux et des conséquences humanitaires.
Ces réponses guerrières ne font qu’alimenter la spirale de violence. Elles donnent au Hamas les arguments nécessaires pour justifier sa propre brutalité et enferment les civils des deux côtés dans une guerre qu’ils ne contrôlent pas. À travers cette gestion, le gouvernement israélien ne démontre qu’une chose : son incapacité à envisager une solution qui dépasse le cadre des bombes et des frappes, et qui mettrait enfin l’humain au cœur des priorités.
Dans ce conflit, il n’y a pas de vainqueur, seulement des vies brisées. Les civils israéliens, comme les Palestiniens, sont pris en otage, non seulement par des armes, mais aussi par des décisions politiques qui privilégient la guerre à la paix. Chaque bombe larguée, chaque otage retenu, chaque prisonnier exploité dans des négociations, éloigne un peu plus la possibilité d’un avenir commun.
Et pourtant, il faut choisir. Pas entre Israël et Palestine, mais entre la poursuite de cette spirale de violence et la recherche d’une issue qui place l’humain au centre. Ce choix est difficile, mais il est le seul qui vaille. Chaque vie humaine mérite d’être préservée, et il est temps de construire une paix qui ne serve ni les ambitions des dirigeants, ni les jeux de pouvoir, mais le bien des peuples qui souffrent.
Que reste-t-il, sinon cette vérité simple ? L’humain doit passer avant tout.
Poster un Commentaire