Quand un enfant s’en va

Toujours les enfants jouent, souvent les enfants rient.

Ils leur arrivent de pleurer, et parfois ils leur arrivent de mourir.

Il y a toujours une obscénité à la mort d’un enfant. Lorsque l’un meure, c’est comme si ce qu’il y avait de meilleur en nous mourrait avec eux. C’est ce que j’ai ressenti à la mort du petit Rayan.

Nous avons des connaissances, nous nous croyons très fort. Et là nous nous trouvons face à ce mur terrible. Nous nous trouvons réduit à l’impuissance. Face aux larmes d’une mère et au désarroi d’un père, nous nous retrouvons aussi nu et démuni que des petits enfants.

Que ce soit la mort de Omayra Sánchez, d’Alan Kurdi ou de tous ces enfants dont la mort nous est parvenu comme un torrent de malheur, nous n’arrivons pas à nous habituer.

A chaque fois, je repense à ce terrible passage du livre d’Albert Camus, « La Peste », où il décrit l’agonie d’un enfant devant des adultes impuissants. Chacun de ces adultes, trouvera sa réponse à cette mort absurde. Et chaque lecteur s’identifiera à la réponse qui lui parle le plus.

Mais tous, nous devons avoir conscience que sous toutes les latitudes, dans toutes les civilisations, dans toutes les religions, la mort d’un enfant nous emplit tous de cette douleur terrible.

Tous, nous avons voulu espérer, des milliers de gens se sont assemblés, des moyens impressionnants ont été déployés, des prières de toutes langues et de toutes croyances se sont entrelacées pour implorer que la vie de Rayan soit épargnée. Ça n’a pas suffi.

Et maintenant nos larmes abreuvent la terre. Que ces larmes l’ensemencent d’espoir et de paix. Ce serait le plus bel hommage pour ce petit ange.

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