“Sans doute c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église de Notre-Dame de Paris. Mais, si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant les dégradations, les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument, sans respect pour Charlemagne qui en avait posé la première pierre, pour Philippe-Auguste qui en avait posé la dernière.
Sur la face de cette vieille reine de nos cathédrales, à côté d’une ride on trouve toujours une cicatrice. Tempus edax, homo edacior. Ce que je traduirais volontiers ainsi : le temps est aveugle, l’homme est stupide.”
Victor Hugo – Notre Dame de Paris
Hier soir, lorsque j’ai appris ce qu’il se passait, j’ai eu du mal à réaliser la signification des mots. Quand j’ai compris leur signification, j’ai, je l’avoue, pleuré. La peine était trop forte.
Si j’ai choisi de commencer par cette longue citation de Victor Hugo, c’est qu’après la peine vient la conscience. La conscience qui annonce la volonté.
Conscience que ce n’est pas un édifice religieux qui a brûlé. C’est un morceau de notre histoire. C’est un morceau de nous-même. Ce qui nous constitue en tant que Français, c’est un ensemble de symbole, de valeurs que nous partageons. C’est ce partage qui fait que dans les épreuves nous sommes un bloc de volonté tendu vers un seul but.
Le malheur de la nuit ne doit pas effacer la promesse de l’aube. Déjà nombreux nous rassemblons nos forces et nous sommes prêt, en tant que peuple, à reconstruire ce qui est nôtre.
Car Notre Dame n’appartient pas à une catégorie de Français. Elle appartient à un peuple dont elle symbolise l’histoire au-delà même de leurs croyances.
Comme j’ai pu le dire à une amie, rappelez vous de la devise de Paris : Fluctuat nec mergitur.
A nouveau la flèche s’élèvera. A nouveau les cloches sonneront. A nouveau les Français se retrouveront sous ses voûtes pour célébrer leurs joies et leurs peines.
La France revendique une éternité qui n’est pas de celle que rien ne peut atteindre. Elle revendique une éternité qui lui fait affronter le pire et renaître grâce à un peuple qui sait s’unir dans les épreuves.
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