Le père Olivier Maire a été assassiné.
En apprenant d’abord sa mort et ensuite qui s’accusait de ce crime affreux, je n’ai pu m’empêcher de lever les yeux au ciel. Pourquoi ?
N’en avons-nous pas assez avec la pandémie ?
N’en avons-nous pas assez avec les incendies qui ravagent Grèce, Turquie, Algérie et même la Russie et les Etats Unis ?
Faut-il que ceux qui pratiquent une charité aussi sincère payent en plus ce prix terrible ?
À peine l’information connue, les donneurs de leçon ont envahi les réseaux sociaux pour nous expliquer ce qui aurait dû être fait.
Si quelque chose a bien disparu dans ce monde, c’est déjà la décence. Dans ce monde fasciné par la mort, le silence et le recueillement n’ont plus leur place.
Sous le coup de l’émotion, je me suis rappelé de ce que disais Joris-Karl Huysmans. Lui qui s’est dédié au service sans prononcer les vœux avait eu cette terrible intuition sur le Mal. Il ne se manifeste jamais comme un démon diabolique au milieu de phénomènes paranormaux.
Ce Mal que les Catholiques rejettent lors de leur profession de foi ce manifeste ainsi.
Il y a peut-être eu des erreurs de faite. Des évaluations hâtives, un suivi mal fait, tout ce qui peut expliquer que nous n’ayons pas pu empêcher cela.
J’attends les résultats de l’enquête administrative. L’action politique ne pourra commencer qu’à ce moment. Quand les faits, seules bases solides du débat démocratique, auront été établis alors nous pourrons faire de la politique. En faire avant, cela me semble être juste indécent et détestable.
En attendant, il nous reste à méditer sur ce qui a pu pousser un homme à se montrer aussi inhumain.
Et surtout, il nous faut nous rappeler que certains, malgré tout, garde cette grandeur d’être capable de tendre la main. Cette grandeur qui engage au pardon sans naïveté. Cette grandeur que beaucoup prennent pour de la folie mais qui n’est que fidélité envers celui qui a tout subi et tout pardonné par amour.
C’est cette grandeur qui a habité jusqu’au bout le père Olivier Maire. Et c’est vers elle que je me tourne ce soir pour méditer sur ce qu’il nous faut être pour rester humain. Malgré tout.
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