#Jemesouviens qu’il y a trois ans commençaient une série d’attaques.
Certains voudraient croire que cela ne visait que des journalistes blasphémateurs, des flics, des juifs et qu’ils l’avaient tous bien cherché quelque part.
Certains essaieront de vous expliquer qu’on vous a menti et que tout cela n’est qu’un vaste complot.
Il reste qu’aujourd’hui la rédaction de Charlie Hebdo vit dans une boite et reçoit quotidiennement des menaces de mort.
Il reste que les policiers sont toujours la cible d’attaques jusque parfois dans leur propre maison.
Il reste que la semaine dernière à Créteil, ma ville, des commerçants ont eu leur façade salie par des graffitis antisémites.
Lors de ces jours de souvenir le 7 pour les 17 morts de Charlie Hebdo, le 8 pour Clarissa Jean-Philippe et le 9 pour les 4 morts de l’Hyper Cacher de Vincennes, j’aurais une pensée pour chacune de ces victimes. Aucunes n’a voulu mourir, aucunes ne le méritait.
Et pour ces trois âmes perdues qui ont sali le Nom de celui qu’elles prétendaient honorer, j’aurais aussi une larme. Le jugement qu’ils auront à affronter sera le plus terrible.
Ces attaques, et toutes celles qui ont suivies, visaient la France. Toute la France, avec toutes ses couleurs, origines, croyances et métiers.
Ces attaques visaient la division et voulaient attiser une guerre civile entre les Français. Notre pays a tenu bon. Nous avons fait face, nous ne nous sommes pas effondrés dans l’abime de la haine.
Rien n’est gagné et le chemin est encore long avant que nous retrouvions la paix dans notre unité. Mais, pour la première fois, je sens que tout l’appareil de l’État, jusqu’à son sommet, a pris conscience de l’ampleur de la tâche et s’est doté de la détermination nécessaire.
C’est pourquoi aujourd’hui, même si mon cœur est plein de larmes, je me sens fier de mon pays. Fier d’être Français car depuis des siècles nous avons pu faillir mais toujours nous revenons à notre mission historique : la France, mère des arts, des armes et des lois.
In memoriam :
Cabu, dessinateur ;
Charb, dessinateur et directeur de la publication ;
Tignous, dessinateur ;
Honoré, dessinateur ;
Wolinski, dessinateur ;
Bernard Maris, économiste et chroniqueur ;
Mustapha Ourrad, correcteur ;
Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse ;
Frédéric Boisseau, chargé de la maintenance dans l’immeuble ;
Michel Renaud, journaliste ;
Franck Brinsolaro, policier ;
Ahmed Merabet, policier ;
Clarissa Jean-Philippe, policière municipale stagiaire ;
Yohan Cohen, étudiant et employé de magasin ;
Philippe Braham, cadre commercial ;
François-Michel Saada, retraité ;
Yoav Hattab, étudiant ;
Et mes respects à tous ceux qui ont été blessés et marqués lors des ces trois jours.
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