Une amie m’a demandé ce que je pensais de l’opposition de François Bayrou au système des primaires.
J’avoue que c’est un point de désaccord que j’ai avec lui.
Sur le constat des primaires, c’est à dire une course vers la radicalité, nous convergeons totalement. Cependant sur la cause, je pense différemment de lui.
François Bayrou pense que cette course à la radicalité est due aux primaires elles-mêmes.
Je pense pour ma part, qu’elle est due à la situation politique actuelle, au manque de vision et à l’incapacité à en faire une proposition compréhensible.
En effet, l’horizon politique jusque dans les années 70 a été la révolution mondiale. Toutes les forces politiques se structuraient soit pour ou contre cet horizon. L’autre clivage était la manière de la réaliser.
Ce rêve s’est transformé en cauchemar (URSS, Cambodge, Cuba, Chine, etc…) ce qui a débouché sur les années 80 où on a tenté de vendre l’intégration européenne en utopie de rechange. Ce rêve s’est cassé avec le non au projet de constitution rejeté par la France et les Pays-Bas.
Dans les années 90, les hommes politiques se sont transformés en gestionnaire du présent. Seulement, on ne se faire pas élire en annonçant que l’on va se contenter de gérer le présent. Alors il faut vendre du rêve, des mesures qui ne coûtent pas grand chose mais qui donnent l’impression du mouvement. Et pendant ce temps les problèmes s’accumulent car le monde change.
La course à la radicalité actuelle est pour moi une conséquence de cette absurdité. Les Français réalisent que nous ne sommes plus adaptés au monde actuel et que nous perdons chaque jour notre liberté. Faute d’avoir pensé une réelle adaptation du pays au changement du monde, les hommes politiques actuelles en sont réduits à annoncer des mesures de plus en plus radicales qui traitent les symptômes et pas les causes.
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